Plus de 200 faux magistrats ont été débusqués en République Démocratique du Congo (RDC), à l’issue d’une enquête diligentée depuis octobre 2017, par le gouvernement.
La commission d’enquête a passé en revue le profil des quelques 4.000 magistrats que compte le pays, et examiné notamment les qualifications, la régularité des conditions de recrutement des magistrats des sièges et des parquets, selon un enquêteur.
Les investigations ont révélé que beaucoup d’individus dans le corps de la magistrature « ne devraient pas y être », selon le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. Ces individus ont fait « les plus grands dégâts dans l’administration de la justice », a accusé le ministre, assurant qu’ils seront chassés de la magistrature et poursuivis.
Depuis l’institution de cette commission, quelques personnes concernées sont déjà aux arrêts pour les cas les plus flagrants, d’autres ont carrément déserté leurs bureaux, a expliqué M. Mwamba.
De nombreux justiciables en RDC et des ONG nationales et internationales de défense des droits de l’Homme accusent régulièrement la justice congolaise d’être corrompue et de « rendre des jugements à la tête du client ».
En octobre 2017, le ministre de la Justice avait déjà présenté un « tableau sombre » d’une justice « infectée par plusieurs maux », au cours d’une cérémonie officielle retransmise à la télévision de l’État. A la même occasion, il avait fustigé la lenteur dans l’administration judiciaire.