Au Nigeria, les représailles n’ont pas tardé, au lendemain de l’attaque perpétrée par des éleveurs musulmans, contre une église catholique, faisant près de 20 morts à Makurdi, dans la capitale de l’Etat de Benue (centre).
En colère, des jeunes s’en sont pris à leur tour à des musulmans Haoussa de la zone, tuant 11 d’entre eux, et blessant cinq, a rapporté Rilwanu Adamu, conseiller pour les affaires islamiques au gouvernorat de Benue. Deux mosquées ont été saccagées.
Les attaques ont eu lieu dans différents quartiers de la ville et le bilan pourrait encore s’alourdir, certaines victimes dont les corps ont été «calcinés», n’ayant pas encore été retrouvées, a précisé M. Adamu.
Mardi, deux prêtres catholiques et 16 fidèles ont été tués dans l’attaque d’une église attribuée à des éleveurs nomades pendant une messe de funérailles à Mbalom, village situé à une cinquantaine de kilomètres de Makurdi selon la police.
Les Etats du centre du Nigeria sont régulièrement touchés par des affrontements meurtriers pour l’accès à la terre et à l’eau entre agriculteurs sédentaires de confession chrétienne et éleveurs nomades, majoritairement peuls et musulmans, accusés de saccager les fermes agricoles avec leurs troupeaux.
Ce conflit séculaire pour les ressources, aggravé par l’explosion démographique dans le pays le plus peuplé d’Afrique (180 millions d’habitants), prend depuis plusieurs mois une tournure identitaire et religieuse.
Selon un rapport de septembre 2017 de l’International Crisis Group, plus de 2.500 personnes ont ainsi été tuées au Nigeria en 2016.