L’Organisation Non Gouvernementale Médecins Sans Frontières (MSF) a rapporté en fin de semaine dernière la mort de 33 enfants à cause de la malnutrition dans un camp de réfugiés, qui abrite essentiellement des personnes chassées par l’insurrection du groupe islamiste Boko Haram, à Bama, dans l’Etat de Borno.
Ces décès ont été recensés entre le 2 et le 15 août derniers. Bama, autrefois deuxième ville de l’Etat de Borno, est devenue un centre humanitaire. MSF y a mis en place une aide d’urgence pour les déplacés de ce camp. Dans son communiqué de jeudi dernier, Médecins Sans Frontières alertait sur la « situation humanitaire critique ».
Plus de 10 000 personnes sont arrivées dans le camp de Bama depuis avril 2018 mais les abris et l’assistance sanitaire n’ont pas suivi le rythme de la population croissante. Le camp a atteint la capacité d’accueil maximum de 25 000 personnes à la fin du mois de juillet.
Parmi les nombreuses personnes qui continuent d’y arriver, les enfants dans un état critique ont besoin de soins intensifs et d’un suivi médical rapproché et leur condition empire dans le camps faute d’un accès aux abris et aux soins de santé.
MSF appelle les autorités à fournir d’urgence une assistance adéquate à la population, à prendre des mesures de toute urgence pour éviter la surpopulation, et à garantir des conditions de vie dignes dans le camp avant que la situation ne se dégrade davantage.
La région du nord-est a vu sa situation sécuritaire se détériorer suite à une récente recrudescence des attaques, bien que le président nigérian Muhammadu Buhari, candidat à sa réélection en 2019, ait affirmé en juin que le Nord-Est du pays était dans une « phase de stabilisation post-conflit ». Des attaques sanglantes de Boko Haram contre des bases militaires de la région ont même amené des soldats à se mutiner récemment pour protester contre un ordre de redéploiement dans une zone contrôlée par le groupe djihadiste.