Le gouvernement sud-soudanais a décidé vendredi dernier à l’issue d’un conseil des ministres, d’ouvrir une enquête sur des accusations d’abus sexuels contre des casques bleus de l’ONU dans un camp de déplacés près de la capitale, Juba.
Devant la presse le 28 septembre, le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei Leith n’a pas donné davantage de détails sur l’enquête à mener par la justice, notamment les nationalités des casques bleus mis en cause et la période durant laquelle l’enquête va avoir lieu.
«Nous vous donnerons les détail plus tard», a-t-il promis. Les accusations doigtent des soldats de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui s’occupe de quelque 198.000 civils répartis dans six camps de déplacés.
La mission onusienne a, pour sa part, nié ces accusations, disant même ne pas être au courant d’une telle enquête. «La MINUSS n’a aucune tolérance, aucune excuse ou aucune possibilité de deuxième chance en matière d’abus et d’exploitation sexuels. De telles allégations font l’objet d’une enquête rigoureuse et des mesures sont prises lorsqu’elles sont avérées», a réagi la porte-parole de la mission, Francesca Mold, dans un communiqué.
Les éléments de la MINUSS avaient déjà été sous les feux de rampe en février dernier, pour une affaire d’exploitation sexuelle de femmes vulnérables dont ils assuraient la protection à Wau, au nord du pays. L’enquête ouverte à cet effet, avait conduit au licenciement de policiers ghanéens.
La MINUSS compte quelque 17.000 agents, dont 13.000 militaires et 1.500 policiers. Elle a pour mission de préserver la paix et de protéger les civils de ce jeune Etat d’Afrique de l’Est qui tente tant bien que mal, de sortir de l’instabilité sociopolitique.