L’exploitation de la bauxite en Guinée-Conakry a des conséquences négatives sur l’environnement et les populations du pays, a dénoncé ce jeudi dans un rapport, l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW).
Le texte juge que la «croissance fulgurante» de l’exploitation de ce minerai utilisé principalement pour la production d’aluminium, «a détruit les terres ancestrales, endommagé les sources d’eau et recouvert de poussière les maisons et les arbres» dans le pays.
L’ONG fonde ses affirmations sur une enquête qu’elle a menée auprès de plus de 300 personnes, dont des habitants du bassin minier de Boké (ouest), des fonctionnaires, des responsables de sociétés minières et des experts de la santé et de l’environnement.
Selon ces témoignages, les sociétés minières, notamment la Société minière de Boké (SMB), consortium lié au premier producteur mondial d’aluminium, China Hongqiao Group, et la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), codétenue par les multinationales Alcoa et Rio Tinto, profitent de l’absence de protection par le gouvernement des droits fonciers ruraux pour exploiter des terres ancestrales «sans indemniser les communautés afin de leur permettre de compenser sur le long terme, la valeur des terres perdues».
L’ONG recommande ainsi au gouvernement guinéen de «prendre des mesures immédiates» pour mieux réglementer ces activités et «protéger les communautés».
La Guinée détient les principales réserves mondiales de bauxite dont elle est le troisième exportateur international et le premier fournisseur de la Chine.
Le secteur minier représente 21% du Produit intérieur brut (PIB) et 90% des exportations du pays, selon les chiffres officiels publiés en juin dernier par le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, dans sa Déclaration de politique générale.