L’Etat du Zimbabwe vient d’être condamné à dédommager à hauteur de 150.000 dollars, une zimbabwéenne militante des droits de l’homme, torturée et détenue illégalement sous le régime de l’ex-président Robert Mugabe.
La directrice de l’association Zimbabwe Peace Project, Jestina Mukoko avait été kidnappée en 2008 par des inconnus, après avoir dénoncé les manœuvres du régime de Mugabe pendant les élections générales qui s’étaient tenues la même année. Elle a été gardée au secret et torturée durant plusieurs semaines, puis accusée d’avoir participé à un complot pour renverser le chef de l’Etat.
Ces charges avaient été finalement abandonnées en 2009. Mais le 5 octobre dernier, la Haute Cour du Zimbabwe a établi la culpabilité de l’Etat dans les actes de torture qu’elle a subis, et ordonné que la militante soit dédommagée avant la fin de ce mois. Sur les 150.000 dollars de dédommagement, 100.000 seront versés à la victime et le reste servira à couvrir ses frais d’avocat.
C’est «un encouragement pour les défenseurs des droits de l’Homme. Les risques de leur travail ne sont pas vains», s’est réjouit Jestina Mukoko, après la prononciation du verdict. Ce jugement «envoie le signal fort que les crimes couverts par l’Etat ne peuvent pas rester impunis», a-t-elle ajouté.