Une campagne vient d’être lancée dans la province de Dar Es-Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, invitant les populations à dénoncer les cas d’homosexualité constatés.
Lors d’une conférence de presse ce mardi, le gouverneur de ladite province, Paul Makonda, qui a initié cette campagne de dénonciation, dit détenir «des informations faisant état de la présence de nombreux homosexuels dans notre province», qui comprend la ville de Dar Es-Salaam.
«Ces homosexuels s’en vantent sur les réseaux sociaux. A partir d’aujourd’hui jusqu’à dimanche, donnez-moi leurs noms», a-t-il demandé à ses administrés, promettant des arrestations «dès la semaine prochaine».
Le gouverneur, tout comme le président tanzanien, John Magufuli, dont il est très proche, est connu pour son hostilité vis-à-vis de cette orientation sexuelle, qui, selon lui, «foule au pied les valeurs morales des Tanzaniens et de nos deux religions chrétienne et musulmane».
Dans ce pays, l’homosexualité est considérée comme «un crime» puni d’une peine minimale de 30 ans qui peut aller jusqu’à la prison à perpétuité. La société tanzanienne ne tolère pas l’homosexualité, qui est ainsi pratiquée en cachette.
«Même les vaches réprouvent les pratiques homosexuelles», avait lancé le président Magufuli en juin 2017, pour appeler ses compatriotes à prendre conscience de «cette abomination».
Quelques jours plus tard, le gouvernement avait menacé d’arrêter tous les défenseurs des homosexuels et promis d’expulser les étrangers qui militeraient pour leurs droits.