L’amélioration de huit rangs (3 points) du classement du Maroc dans l’Indice de perception de corruption (IPC) est «très honorable et non circonstancielle», s’est réjouit, jeudi à Rabat, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Otmani, à l’ouverture du Conseil de gouvernement.
Dans son allocution, El Otmani a affirmé que «pour la première fois, le Maroc réalise un classement honorable à la fois au niveau africain et arabe qui dépasse la moyenne des groupes de pays africains, arabes, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord».
«Le Maroc a amélioré son classement ces deux dernières années, en passant de 37points/100 en 2016 à 40/100 en 2017 puis à 43/100 (2018)», a rappelé le Chef du gouvernement soulignant que «la lutte contre la corruption est structurelle et tributaire de la collaboration de tous». «Nous avons la volonté de faire mieux dans ce sens», a-t-il assuré.
Le royaume est passé de la 81e place en 2017 à la 73e en 2018, sur les 180 pays classés par l’ONG Transparency International en fonction de leur «niveau perçu de corruption» dans le secteur public.
Pour sortir de la «corruption endémique», le Maroc doit «renforcer les institutions chargées de maintenir l’équilibre des pouvoirs», «combler les écarts dans la mise en œuvre de la législation» et «soutenir la société civile et les médias libres», préconise Transparency Maroc.
Le Maroc affiche depuis quelques années sa volonté de lutter contre ce fléau et s’est doté de différents cadres pour y parvenir. Un numéro vert «anti-corruption» est mis en service depuis 2015 à cet effet. La Constitution de 2011 prévoit aussi avec des pouvoirs étendus, une Commission nationale contre la corruption, de même que l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la Corruption qui a vu le jour en juillet 2015, mais qui n’est toujours pas opérationnelle.
Fin 2018, l’ancien Secrétaire général de Transparency Maroc a été nommé par le roi Mohammed VI à la tête de cette instance avec comme objectif de la rendre effective, suscitant un certain enthousiasme dans la presse locale.