Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara s’est refusé à tout commentaire sur la libération conditionnelle accordée par la Cour pénale internationale (CPI) à son rival Laurent Gbagbo, mais estime qu’il est nécessaire de trouver le responsable des 300 crimes commis lors de la crise postélectorale de 2011 dans le pays.
Dans une interview diffusée ce lundi par Radio France Internationale (RFI), Ouattara a dit qu’il n’a «aucune réaction» au sujet de la libération de Gbagbo.
«C’est un procès qui continue (…). Quelqu’un doit bien être responsable de ces 3.000 morts. J’espère que la justice fera la lumière sur cela, c’est ce que les victimes demandent», s’est-il contenté de dire.
Alassane Ouattara était opposé à Laurent Gbagbo lors de l’élection présidentielle de fin 2010. La revendication de la victoire par les deux candidats avait plongé le pays dans l’une des plus sanglantes crises postélectorales de son histoire.
Arrêtés puis déférés devant la CPI, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, l’un de ses fidèles et ex-chef du mouvement ivoirien des Jeunes Patriotes, ont été acquittés et libérés sous condition fin janvier par la CPI, après sept ans de procès pour crime contre l’humanité et crime de guerre en Côte d’Ivoire.
«Nous continuons nos enquêtes pour savoir ceux qui sont responsables», des meurtres commis, a dit le président Ouattara, qui a réfuté toute pression de la Côte d’Ivoire sur la CPI dans le but de prolonger la détention ou le procès de Gbagbo.
Le président Ouattara avait lui-même récemment accordé l’amnistie à 800 Ivoiriens poursuivis ou condamnés dans le cadre de la crise postélectorale ivoirienne. Parmi ces personnes, figurait Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président, qui croupissait en prison pour sa responsabilité lors des sanglants événements de 2010-2011.