La police burkinabé a démantelé un vaste réseau et saisi près de 30 tonnes de produits pharmaceutiques illicites lors d’opérations menées fin janvier début février à Ouagadougou.
Une saisie bien importante, selon la police: «142 mètres cubes, soit 28,40 tonnes de produits pharmaceutiques illicites ont été saisis à l’issue de cette opération».
«Les principales catégories thérapeutiques illicites sont constituées des antidouleurs dont des analgésiques, antipyrétiques, les antipaludiques, les antibiotiques, les vitamines et les produits de confort», a expliqué le Commissaire principal de la police, Boukary Traoré, coordonnateur de l’opération et membre du Comité national de lutte contre la drogue.
Les frontières du pays étant poreuses, les trafiquants importent ces produits d’Asie en transitant par le Nigeria, le Ghana et le Togo avant d’arriver sur le marché noir du Burkina Faso.
Les autorités ivoiriennes avaient incinéré en mai 2017, près de 40 tonnes de faux médicaments saisis à Adjamé, un quartier populaire d’Abidjan, abritant le plus grand marché de médicaments de rue d’Afrique de l’Ouest et représentant 30% des ventes de médicaments dans ce pays.
Interpol a annoncé en août 2017, la saisie de 420 tonnes de produits médicaux de contrebande en Afrique de l’Ouest, dans le cadre d’une vaste opération qui a mobilisé un millier d’agents de police, des douanes et d’agences de réglementation des produits de santé de sept pays: Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Nigeria et Togo.
Le chiffre d’affaires généré par la contrefaçon est estimé au minimum à 10 ou 15% du marché pharmaceutique mondial, soit 100 à 150 milliards de dollars, voire 200 milliards, selon une étude du World Economic Forum. Un chiffre qui a quasiment triplé en cinq ans.
Un médicament sur 10 dans le monde est une contrefaçon, selon l’OMS. Mais ce chiffre peut atteindre 7 sur 10 dans certains pays, notamment en Afrique où meurent chaque année au moins 100.000 personnes utilisant de faux médicaments, selon l’OMS.