La presse guinéenne observe ce lundi, un sit-in à Conakry, pour exprimer sa colère après l’arrestation des journalistes Souleymane Diallo, fondateur du groupe Le Lynx/La Lance, et Aboubakar Diallo, directeur de Lynx FM.
Ces journalistes sont placés sous contrôle judiciaire pour «complicité de production, de diffusion et de mise à la disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre ou la sécurité publics (…)». Il s’agit d’une disposition qui figure dans la loi guinéenne sur la cyber-sécurité de 2016.
Ils ont été inculpés après une intervention, dans l’émission «Œil de Lynx», de la dissidente Sano Doussou Condé, ancienne militante du parti au pouvoir RPG. Cette dernière est connue pour ses critiques contre le président Alpha condé et ses coéquipiers.
«On nous a parlé d’un enregistrement de cette émission au cours de laquelle, Madame Doussou Condé aurait tenu des propos, qui avaient été au départ qualifiés de délits contre l’autorité publique. Ça concerne en particulier l’offense au chef de l’Etat», indiqué Me Mohamed Traoré, l’un des avocats des journalistes.
Il explique que «ce qui nous inquiète, c’est moins les poursuites que la base légale de la poursuite. En Guinée, depuis 2010, il y a une loi sur la liberté de la presse qui dépénalise partiellement les délits de presse».
Autrement dit, aujourd’hui, en Guinée, un journaliste «ne peut pas faire l’objet d’une mesure privative de liberté en cas de commission d’une infraction» ou d’une faute professionnelle.
La seule sanction qui peut lui être infligée au plan pénal est une amende», argue Me Traoré. La défense entend donc demander la levée des restrictions qui sont imposées à ces journalistes.