La justice française a condamné ce lundi à deux ans de prison avec sursis, l’ex-ministre de la Justice du Burundi, Gabriel Mpozagara et son épouse, reconnus coupables de «traite d’être humain» et «travail dissimulé».
Leur procès fait suite à une plainte d’un de leurs anciens employés, Méthode Sindayigaya, qui avait dénoncé des conditions de vie et de travail similaires à de l’esclavage. «Je commençais le travail le matin à 06H00 et je me couchais à 01H00», a raconté, précisant qu’il faisait «la lessive, le repassage, la cuisine, le ménage, le jardinage» et qu’il prenait aussi soin d’un des fils du couple, qui souffre de handicap.
Il a raconté qu’il dormait dans la buanderie de la villa du couple Mpozagara, au sous-sol, près d’une chaudière sentant le gasoil. Il a aussi expliqué que ses employeurs lui avaient pris son passeport et qu’il avait «peur de la police».
Ce lundi, les juges au tribunal de grande instance de Nanterre en France, ont condamné les époux Mpozagara à deux ans de prison avec sursis et trois ans de mise à l’épreuve, ainsi qu’à 70.000 euros d’amendes diverses en faveur de la victime et 526.000 euros d’amende à verser à l’Union de Recouvrement pour la Sécurité sociale et les Allocations Familiales (URSSAF).
L’ex-ministre burundais et ancien haut fonctionnaire de l’Unesco ainsi que sa femme disposent de dix jours pour interjeter appel. En 2007, le couple avait déjà comparu dans ce même tribunal et avait été condamné puis relaxé en appel, dans un dossier similaire, qui concernait deux jeunes nièces venues du Burundi.