Durant l’année 2019 qui s’achève, au moins huit journalistes ont été tués sur le continent africain, selon le «Bilan 2019 des journalistes tués, détenus, otages et disparus dans le monde» publié hier par Reporters sans frontières (RSF).
Ce chiffre représente un sixième des 49 professionnels tués dans le monde en raison de leur métier ou durant leurs reportages, précise RSF dans son rapport-bilan, qui révèle aussi que 47 professionnels de la presse ont été emprisonnés durant cette année dans le continent africain, dont dix-neuf en Afrique subsaharienne et une majorité en Egypte.
RSF fait aussi savoir que de tous les Etats africains, c’est la Somalie qui, pour la troisième année consécutive, détient le triste record des disparitions avec trois morts cette année.
En Libye, au Tchad, au Nigeria, des reporters ont péri en faisant leur travail, notamment en couvrant des manifestations. Au Ghana, le journaliste d’investigation, Ahmed Hussein Suale a été abattu à bord de sa voiture, par des inconnus armés. Ce correspondant de la BBC était très connu pour son travail d’enquête sur la corruption dans le football, qu’il menait avec le groupe de journalistes “Tiger Eye” et sa vedette Anas Aremeyaw Anas.
L’Egypte occupe le haut du classement de RSF en matière de détentions arbitraires, dépassant de peu l’Arabie saoudite. Cette année, le pays des pharaons a enregistré 25 journalistes professionnels et 4 «journalistes citoyens» sous les verrous, dont «beaucoup sans aucune condamnation, ne sachant pas pour quels motifs ils sont poursuivis», révèle le rapport de RSF.
Reporters sans frontières note également «une hausse des interpellations de journalistes, difficile à comptabiliser, notamment en Algérie», et appelle la Presse africaine en général à «lutter pour son indépendance».