Le recouvrement sérieux des impôts peut être considéré comme un signe de changement vers la bonne gouvernance économique. On le voit par la tournée que la Direction des Impôts a récemment entamée à Conakry à cette fin. Une des premières grosses victimes a été la société guinéenne de construction et de prestation de services (GUICOPRES). Celle-ci est maintenue fermée par les services du fisc depuis le 8 mars dernier. En effet, la GUICOPRES doit plus de 200 milliards de francs guinéens (30 millions de dollars américains) d’impôts à l’Etat pour le compte des exercices 2009 et 2010. Bien entendu, ce pactole est contesté par la société en question qui peut se consoler car elle n’est pas seule à avoir maille à partir avec le fisc. De même, la société ALO Guinée a été également mise sous scellés depuis le mercredi 21 mars dernier. En ce qui concerne cette société tout au moins, l’Etat guinéen ne réclame que 8 milliards de francs guinéens (1,1 million de dollars américains) d’impôts. Un chiffre qui a poussé la patronne de l’enseigne, Mme Chantal Colle, à monter au créneau en organisant un point de presse autour du sujet.
Tout d’abord, la responsable d’ALO Guinée a balayé d’un revers les accusations comme quoi elle aurait cassé le scellé du fisc. Ensuite, Mme Colle a distingué, selon ses propres propos, « les dettes valables » des « dettes non valables ». Ce qui l’a amené à ne reconnaître que 3,4 milliards de francs guinéens de dettes (480 000 dollars américains) d’impôts. Ainsi, le surplus serait dû à une TVA d’introduction récente à effet rétroactif. En attendant le dénouement de ces deux affaires, GUICOPRES et ALO restent fermées jusqu’à nouvel ordre.