Selon les éleveurs nigériens, l’insécurité alimentaire concerne non seulement l’Homme mais aussi le bétail. Raison pour laquelle ils ont sollicité une aide d’urgence.
Au Niger, au-delà des hommes, les animaux seraient également menacés par la faim : c’est le message que les éleveurs nigériens ont lancé aux autorités publiques après l’appel du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) en faveur des populations nigériennes lancé dimanche dernier. Selon un membre de l’association pour la redynamisation de l’élevage au Niger, « l’hivernage de 2012 a permis de constituer des stocks de fourrage, mais pas assez pour effacer la situation de déficit engendrée par les années successives de sécheresse ». Les éleveurs nigériens éprouvent donc un besoin criant d’aliments pour le bétail et, plus précisément, du son de blé ou de graines de coton.
Ces produits peuvent être substitués par la paille dans certaines régions, mais celle-ci n’est pas assez nutritive pour les animaux. D’où, le rôle indispensable des compléments alimentaires pour le bétail. Plus inquiétant, les éleveurs sont tributaires de l’hivernage, prévu normalement dans un délai de quelques semaines, et, aussi, de la pluviométrie. Réunir toutes ces conditions constitue un véritable casse-tête dans un pays qui compte plus de 35 millions de têtes de bétail.
Sans se décourager, le gouvernement nigérien multiplie les initiatives pour améliorer le secteur de l’élevage. Actuellement, il développe, entre autres, un Programme d’Appui à l’Aménagement Pastoral et à la Sécurisation des Systèmes Pastoraux, qui a pour visée principale de mettre l’eau à disposition du bétail de façon permanente. En dehors des animaux, il y a les problèmes humanitaires qui préoccupent tous les esprits. Selon le dernier communiqué de l’OCHA, 800 000 personnes nécessitent de l’aide alimentaire. Dans ce contexte, il est difficile de penser, en premier lieu, au bétail.