Le FEWSNET, le Réseau de systèmes d’alerte précoce contre la famine, a révélé dans son rapport sur le mois de mai qu’un million de somaliens étaient en état d’insécurité alimentaire. Ce chiffre, très nettement inférieur aux 3.7 millions du milieu de l’année 2011 quand une grave famine s’était abattue sur le pays, traduit une amélioration remarquable.
Cette amélioration est tout d’abord due aux conditions climatiques, naturellement plus favorables. Plusieurs spécialistes et analystes somaliens ont été interrogés dans le cadre de l’élaboration de ce rapport pour déterminer si une famine semblable était susceptible de se reproduire. Pour ceux-ci, les mesures correctrices sont à appliquer au niveau de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds qui avaient tardé à réagir aux alertes et aux analyses lancées par la FEWSNET et la FSNAU (Unité d’Analyse de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition) en 2011.
Pour augmenter la vitesse de réaction, ces experts proposent des enquêtes sur la nutrition et la mortalité exceptionnelles dès que les alertes révèlent une détérioration de la sécurité alimentaire. Les gouvernants, dont la préparation avait également fait défaut en 2011, ont également été invités à redoubler d’efforts pour garantir la résilience de la population face aux changements climatiques.
La famine de 2011 avait été attribuée à une conjonction de la sécheresse, des conflits avec plusieurs régions touchées contrôlées par les insurgés d’Al-Shabaab, l’accès à l’humanitaire limité, la réponse tardive, les prix des denrées alimentaires élevés et le manque d’efficacité du gouvernement. Elle a en partie été la raison d’un taux de mortalité de 9% tout âge confondu et de 17.6% chez les enfants de moins de cinq ans entre octobre 2010 et avril 2012. Si les facteurs naturels ne peuvent être maîtrisés, le reste le peut certainement de manière à éviter une nouvelle catastrophe de ce genre.