Le journaliste Maydaneh Abdallah Okieh a été incarcéré depuis la semaine dernière à la prison de Gabode pour avoir diffusé une image via un réseau social. Un geste banal qui peut coûter cher à Djibouti.
Ce n’est un secret pour personne : le régime djiboutien actuel n’est pas un modèle de démocratie. Il vient encore de le prouver en mettant Maydaneh Abdallah Okieh derrière les barreaux. Le reporter de l’e-magazine proche de l’opposition « la Voix de Djibouti » venait alors de poster des photos témoignant de la violence avec laquelle les policiers répriment les manifestations contre les dernières législatives.
Aussi expéditive a été son incarcération, de même a été sa condamnation : il devra purger 45 jours d’emprisonnement et s’acquitter d’une amende de 11.400 dollars. Reporters Sans Frontières (RSF), qui milite pour la liberté de la presse, a directement réagi à cette parodie de justice. L’ONG a estimé que le dossier de Maydaneh Abdallah Okieh était vide, ce qui montre que le jugement n’est pas fondé. Pour conclure, elle a exigé la libération du journaliste dans les plus brefs délais.
Il y a lieu de s’inquiéter des conditions de détentions à Djibouti. D’après certains médias, plus de 1000 opposants ont été emprisonnés depuis février dernier : la prison de Gabode, par exemple, abrite plus de 60 prisonniers politiques. Pendant ces incarcérations aux durées diverses, les exactions sont fréquentes. Il faut ajouter à cela la promiscuité qui favorise la propagation de toutes sortes de maladies. Et, pour couronner le tout, une bonne alimentation est loin d’être assurée.
Le plus dur, c’est certainement la privation d’accès à la justice : certains prisonniers ne peuvent même pas bénéficier des services d’un avocat. Ce qui amenuise encore plus leurs perspectives de libération.