Les élus nigérians ont approuvé hier jeudi des dispositions légales contre tout mariage homosexuel, tout signe d’affection public entre homosexuels et, également, tout organisme de défense des droits de cette catégorie sexuelle.
Autant il y a quelques milliers de kilomètres entre la France et le Nigéria, autant les politiques des deux pays en matière de mariage sont diamétralement opposées. Alors que les députés français viennent de voter tout récemment en faveur du mariage pour tous, leurs homologues nigérians se sont montrés sévères contre les homosexuels : à l’unanimité, ceux-ci ont adopté des lois très dures contre les conjoints de même sexe. Ce, en commençant par interdire toute possibilité de mariage homosexuel, infraction passible de 14 ans de prison. Ensuite, les députés nigérians sont même allés jusqu’à prévoir de punir tout témoignage affectif dans un lieu public entre personnes de même sexe : dans ce cas, les présumés coupables risqueront jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
La même peine a été reconduite pour les adhérents ou sympathisants de toute structure militante pour les droits des homosexuels. Alors que ce projet de loi n’est pas encore promulgué par le chef d’Etat nigérian, les réactions ne se sont pas fait attendre : d’après certaines indiscrétions, les Nations Unies auraient déjà menacé les autorités nigérianes de suspendre toute aide au cas où elles approuvaient des lois aussi répressives à l’égard des homosexuels.
Avec l’importance que revêt la religion, chrétienne ou musulmane, au Nigéria, la population est généralement défavorable à ce type d’unions. Et, cela transparaît souvent à l’Assemblée nationale. D’ailleurs, ce projet de loi n’est pas une nouveauté : en fin 2011, le Sénat nigérian avait déjà adopté un texte très similaire. Mais, finalement, il n’a jamais été appliqué.