Le rapport de la rapporteuse spéciale de l’ONU pour l’Erythrée est inquiétant. Elle y fait état d’une situation des droits de l’homme désastreuse, détaillant des mesures coercitives instauré par l’actuel président pour mater toute forme d’opposition ou simple différence de vision.
Des responsables de l’opposition et des médias sont emprisonnés pour des durées indéterminées, sans aucune forme de procès. La rapporteuse appelle la communauté internationale à plus d’engagement dans le pays pour faire évoluer sa situation en matière de droit de l’homme. Sur le plan interne, le président exerce son contrôle sur tous les leviers et pour l’instant aucune forme de réaction interne ne pourrait arriver à bout de la situation. Pour initier un changement, l’impulsion devrait venir de l’extérieur. Un appel particulier a été lancé aux pays africains qui entretient une bonne diplomatie avec le pays. Il leur a été demandé de penser à ce qu’ils peuvent faire pour encourager les autorités érythréennes à plus de démocratie.
Selon les experts les autorités utilisent la peur d’une possible invasion en provenance de l’Ethiopie pour soutenir cet environnement. Le président Issaias Afeworki dirige le pays d’une main de fer depuis son indépendance il y a 20 ans. Aujourd’hui il a complètement verrouillé la politique nationale et agit comme si le pays était en situation de guerre. Par exemple, le service militaire peut prendre une durée illimité, Le témoignage de jeunes refugiés ont permis de révélé que des engagements de 18 mois ont été convertis à des services de plus de 15 ans. Certains d’entre eux ont du déserter l’armée pour pouvoir retourner à une vie civile dans des pays voisins. Pire encore, les autorités du pays imposent des taxes aux familles de réfugiés, les conduisant également à l’exile. Par ailleurs, sur le plan économique les ressources du pays restent sous-exploitées.
Une partie des infrastructures ont été détruites par les guerres civiles qui ont jalonnées les deux dernières décennies. Au lieu de se concentrer sur des mécanismes de contrôle de pouvoir, le gouvernement devrait s’occuper du bien être de sa population.