Les nouvelles sur la classe à bas revenu de la première puissance africaine semblent inquiétantes. En effet, depuis plusieurs mois, le secteur minier fait l’objet de plusieurs perturbations, partant des grèves à répétitions aux exploitations illégales des sites. En plus de l’aspect juridique de la question, l’exploitation illégale des mines pose un vrai problème de sécurité et les téméraires risquent à chaque instant leurs vies.
Aux dernières nouvelles, deux corps ont été découverts dans une concession minière de la région de Johannesburg. Les deux hommes seraient morts suite à un éboulement alors qu’ils tentaient illégalement d’exploiter le site. Malgré des nombreuses mises en garde des autorités, l’exploitation minière illégale continue à se multiplier à travers le pays.
Pour les observateurs, c’est la conséquence d’une situation socio-économique difficile qui conduit à de tels niveaux de prise de risque. La légère baisse du taux de chômage, actuellement à 24,1% reste insignifiante. Plusieurs Sud-Africains sont toujours à la recherche d’un travail décent. Aussi le secteur minier est perçu par les médias locaux ainsi que la population comme une caverne d’Ali Baba à laquelle seule les grandes entreprises et l’autorité publique ont accès. La population veut aussi sa part des bénéfices réalisés, ce qui conduit à des réclamations de hausse de salaire.
Au plus fort de cette crise, réapparaissent les tensions contre les communautés étrangères considérées comme en partie responsables parce que faisant concurrence aux nationaux. A titre d’exemple, la situation a dégénéré mercredi, entre les forces de polices et des manifestants qui ont saccagé des magasins de commerçants pakistanais.
L’opinion publique se souvient, il y a deux ans, de la xénophobie qui avait conduit à des attaques en règles contre des ressortissants des pays voisins de la RSA.