En République d’Ouganda, les violences domestiques ont un coût presque alarmant. Au moins 77 milliards de shillings, soit environ 30 millions de dollars, sont dépensés chaque année pour combattre ce phénomène au sein de la société ougandaise. Une perte d’argent qui aurait pu être investi dans des projets de développement. Cette somme englobe à la fois le coût des enquêtes, celui des procès, s’il y a lieu, ainsi que des indemnités que l’un des conjoints peut être amené à verser à l’autre.
Les violences domestiques concernent aussi bien les atteintes physiques que psychologiques infligées à chacun des partenaires dans une relation. Ces chiffres ont été révélés mercredi par l’Institut Makerere de Recherche sur les Politiques Economiques, lors d’un atelier de sensibilisation des médias locaux sur ce drame sociétal et ses retombées économiques. Ils font suite à une enquête menée récemment par cet institut en collaboration avec le Centre pour la prévention de la violence familiale (CEDOVIP) et des organisations de la société civile.
D’après un agent du programme CEDOVIP, Richard Makumbi, les enquêteurs ont pris en compte différents scenarios qui font perdre l’argent au pays, y compris les frais des soins et de prise en charge des victimes et ceux des poursuites judiciaires contre les auteurs des violences.
L’Ouganda avait adopté en 2010 une loi réprimant les violences domestiques. Mais très peu d’efforts ont été fournis jusqu’alors par le gouvernement pour sensibiliser les populations à propos de cette loi et des mesures ne sont pas prises pour rendre effective sa mise en œuvre. Selon les statistiques, jusqu’à 68 % des femmes en Ouganda ont connu une certaine forme de violence. Pour l’heure, seules les organisations de la société civile sont entrées campagne pour que ce phénomène soit endigué et, si possible, éradiqué de la société ougandaise.