Au Ghana, le manque d’eau potable est devenu l’une des plus grandes causes de maladies, notamment parmi les populations rurales. Dans ce pays d’Afrique de l’ouest, souvent félicité pour ses progrès, politiques ou économiques, ce n’est pas la rareté de l’eau qui pose tant de problèmes, mais le non accès à cette ressource, devenue plus que jamais stratégique.
Dans la plupart des grandes villes ghanéennes, la population n’a pas accès à l’eau potable. Tous ne possèdent pas aussi les moyens de se procurer de l’eau minérale .En dehors des circuits traditionnels de distribution, inégalement répartis, il s’est développé un commerce d’eau contenue dans des sachets plastiques, baptisée « pure water ». Celle-ci est l’eau de boisson de centaines de milliers de personnes, aussi bien au Ghana que dans les pays voisins, comme le Togo.
Mais le problème est que souvent cette eau n’a de pureté que de nom. En avril 2013, la ville d’Accra, a été frappée par une épidémie de choléra coûtant la vie treize personnes et causant six cents hospitalisations.
Pour les autorités sanitaires du Ghana, l’origine de cette maladie et les raisons de sa rapide propagation sont à rechercher dans le non-respect des normes d’hygiène et dans la consommation d’eau en sachet. Celle-ci, en effet, n’est pas toujours traitée et souvent porteuse de maladies. Des enquêtes ont révélé que de nombreuses sociétés de « pure water » exploitent des installations vétustes, des forages illégaux et des locaux insalubres. Les conditions dans lesquelles l’eau est stockée la rendent impropre à la consommation. Mais le gouvernement semble impuissant devant ce constat. Parfois, il est tout simplement inactif, car les compagnies de « pure water » échappent largement aux contrôles réglementaires, et le cas échéant, se font en général à minima.