Dix-huit mois après une enquête du Comité de révision des titres miniers en Guinée, le porte-parole du gouvernement a annoncé, jeudi 17 avril courant, le retrait du permis d’exploitation octroyé au groupe BSGR de l’homme d’affaires Israélien Benny Steinmetz sur le site Simandou.
Qualifiant cette décision de prévisible et d’illégale, Benny compte recourir à l’arbitrage international pour une solution plus équitable au litige qui l’oppose à l’Etat guinéen. Ce différend intervient dans un contexte critique du pays .Secouée par le coup d’Etat mené par Dadiss Camara et par une phase d’instabilité politique, la Guinée panse encore ses plaies et tente, tant bien que mal, de remettre sur pied son Administration et son économie.
Outre ce fait, le virus Ebola a constitué ces derniers mois une autre rude épreuve pour ce pays encore fragilisé par les tensions sur le plan politique.
Même si le gouvernement affirme disposer de preuves suffisantes contre l’homme d’affaires et sa compagnie minière, il est clair que cette décision affecte, au-delà des concernés, tous les employés de la société. Plusieurs employés feront face au problème du chômage, un phénomène qui mine la société guinéenne et source de mécontentements sociaux. Bien plus que des individus, ce seront des familles qui devront payer le prix des accusations de corruption portées contre BSGR.
En rappel, le rapport de l’enquête du Comité de révision avait mis en cause la nature frauduleuse des conditions d’acquisition des titres miniers par l’entreprise.Les enjeux autour de ce litige sont si énormes que, certainement, les parties voudront coopérer en vue d’une issue favorable , dans l’intérêt des salariés de cette société et, surtout, pour éviter une crise sociale.