Au Burundi, les étudiants ont repris les cours ce mercredi dernier, après une longue grève qui aura duré près de deux mois. Lancée le 12 mars dernier, elle constituait une protestation contre des mesures gouvernementales visant à modifier le régime d’octroi des bourses d’études.
Par la voix de leur représentant Arsène Arakaza, les étudiants ont estimé avoir obtenu satisfaction sur certaines de leurs revendications en proclamant la fin de leur grève, et accepté la reprise des cours.
En mars dernier, le gouvernement avait décidé que, sur les 18000 diplômés du secondaire en 2013, seuls 8500 pouvaient bénéficier d’une bourse d’étude. Et parmi ces derniers, seulement 2500 pouvaient jouir de la totalité de la bourse (31.000 francs burundais par mois). De même, il avait été décidé que la bourse serait retirée à l’étudiant en cas de redoublement.
Face à ces mesures, les étudiants ont protesté en proclamant une grève illimitée. Ce à quoi les autorités ont riposté par la fermeture des universités publiques. Les étudiants ont ensuite été sommés de se réinscrire dans un délai de dix jours ; un ultimatum simplement ignoré par les étudiants protestataires. Depuis, les mesures gouvernementales ont cessé d’être appliquées, mais la grève estudiantine a continué.
Il a fallu donc attendre près de deux mois, pour un retour à la situation normale. C’est ainsi que le ministre de l’Enseignement supérieur s’est concerté lundi dernier, avec les professeurs d’université pour que tous les étudiants, sans exception, continuent à bénéficier de la bourse. Cependant, il ne s’agit que d’une décision temporaire, en attendant de trouver une solution définitive.
Au Burundi, le nombre d’étudiants inscrits dans les universités publiques augmente chaque année. Cette situation rend difficile l’allocation des bourses d’études à tous les étudiants dans ce pays où environ 69% de la population vit sous le seuil de la pauvreté.