En Guinée Bissau, l’année scolaire 2013/2014, qui a déjà subi un coup dur en raison des grèves incessantes du personnel enseignant, pourrait purement et simplement être décrétée année blanche dans plusieurs d’établissements scolaires publics. Pour cause, une nouvelle grève générale de 35 jours entamée mardi par les enseignants pour réclamer le paiement de quatre mois d’arriérés de salaires.
Cette grève est la troisième de l’année et intervient une semaine seulement après la fin de la deuxième grève qui avait duré 28 jours. Selon Filomeno Cabral, secrétaire général de la Confédération générale des syndicats indépendants, il ne reste plus que 37 jours de cours pour que l’année scolaire soit validée. Ce qui ne sera pas le cas si la grève des enseignants se poursuive.
Alfredo Gomes, ministre de l’Éducation nationale, ne cache pas son inquiétude. Il a annoncé que certaines écoles publiques ont de fortes chances de déclarer une année blanche, expliquant qu’il y en a qui n’ont fonctionné que deux mois sur neuf. Aussi a-t-il appelé avec insistance les syndicats des enseignants à suspendre leur mouvement et à faire preuve de patience. Mais les grévistes accusent le gouvernement de ne pas avoir tenu ses engagements, en particulier le paiement des salaires, comme convenu avec la Banque Mondiale.
En décembre 2013, cette institution internationale, s’était engagée à assurer le versement de six mois de salaires dans l’enseignement public à partir de janvier 2014. D’après le porte-parole des deux syndicats d’enseignants, le Syndicat national des enseignants et de l’Union démocratique des enseignants, il avait été demandé, à cet effet, à tout le personnel de l’enseignement public d’ouvrir un compte bancaire. Ce qui a été effectivement fait. Mais sur les 8400 enseignants concernés, seuls 3150 ont été payés. Il faut rappeler que, selon les données du ministère de l’Education de Guinée Bissau, plus de 70% des élèves fréquentent les écoles publiques.