Trois associations féminines burundaises lancent ce vendredi la campagne dénommée « Allez au-delà de 30% », destinée à promouvoir l’implication des femmes dans la vie politique du pays.
30%, c’est le pourcentage minimum prévu par la Constitution pour les femmes au sein du gouvernement, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Cette campagne sera menée par l’AFJO (Association des femmes journalistes du Burundi), le CAFOB (Collectif des associations et ONGs féminines) et la SPPDF (Synergie des partenaires pour la promotion des droits des Femmes).
Selon Bernardine Sindakira, déléguée générale de la SPPDF, l’objectif de cette initiative consiste à soulever le débat sur la représentativité des femmes dans les postes de prise de décision. Il est également question de leur implication dans la résolution pacifique des conflits électoraux.
En effet, elles sont de moins en moins représentées dans la pyramide des postes de responsabilité du pays. A titre d’exemple, le taux de participation du deuxième sexe au niveau de la présidence, est passé de 33,3% en 2005 à 0% en 2008. Dans les institutions publiques et paraétatiques, le pourcentage des femmes a chuté de 17,1% en 2005 à 12,7% en 2012 ;et ce, malgré les diverses lois qui garantissent à la femme le droit de participer pleinement au processus de prise de décision, à tous les niveaux de l’administration. Au vu de ces statistiques, l’on constate un « recul dans les nominations des femmes dans les postes de responsabilité », constate Mme Sindakira.
La campagne « Allez au=delà de 30% » qui se poursuivra jusqu’aux élections de 2015, sera symboliquement lancée dans les provinces de Bubanza et de Muramvya. La première étant celle où sévit le plus de violences basées sur le genre. Et la seconde étant l’une des rares du pays à être dirigées par une femme.