L’assainissement en eau potable est l’un des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) les plus prioritaires en Afrique sur les dix dernières années. Si toutefois elle est loin d’atteindre les résultats escomptés pour l’ensemble des OMD, l’Afrique a fait une avancée honorable en ce qui concerne l’assainissement en eau potable. En effet entre 1990 et 2008, selon l’Organisation mondiale de la santé , le nombre d’Africains ayant accès à l’eau potable a augmenté de 6 % au Maghreb et de 11 % en Afrique subsaharienne. Malgré cette progression bon nombre de subsahariens n’ont toujours pas accès à l’eau potable.
On dénombre environ 31% de la population seulement qui est raccordée au réseau contre 89% en Afrique du Nord. Il reste encore du chemin à parcourir si l’Afrique veut vite rallier le train du développement. Ceci demande aussi de lourds investissements et des installations de haute technologie parfois (s’il s’agit des stations d’épuration d’eaux usées). La banque a donc revu à la hausse sa politique d’investissement aux projets d’accès à l’eau et à l’assainissement à hauteur de 530 millions, dont 25 % pour l’assainissement en 2010, contre environ 56 millions d’euros en 2003. « Mais on estime qu’il faudrait y consacrer au moins 21 milliards de dollars supplémentaires pour atteindre les OMD, dont 6 milliards pour l’assainissement », conclut Sering Jallow, manager du département eau et assainissement de la Banque africaine de développement. Ce qui soulève un autre problème de la croissance démographique incontrôlée de l’Afrique, et un plan d’urbanisation mal défini pour la plupart des pays comme le souligne ici Jean-François Donzier, directeur général de l’Office international de l’eau « De plus, les États hésitent à équiper ces quartiers érigés de manière illégale ».