Interrogés par des agences de presse, des habitants de Doron Baga, un village isolé du nord-est du Nigéria, ont rapporté une attaque de la secte islamiste Boko Haram remontant au 10 août dernier. Plusieurs dizaines de garçons et d’hommes auraient été kidnappés.
L’information a mis énormément de temps à être divulguée à cause de l’isolement de ce village de pêcheurs situé sur la rive du lac Tchad. Les témoins de l’attaque ont pu être interrogés après qu’ils ont gagné Maiduguri, la principale ville du nord-est du Nigéria, distante de 180 kilomètres du village attaque.
Les islamistes de Boko Haram auraient brûlés plusieurs habitations, tué au moins six hommes, avant d’emmener leurs prisonniers sur des bateaux à moteur. Les témoins affirment qu’au moins une centaine d’hommes entre 15 et 30 ans ont été enlevés à cette occasion et emmenés vers le Tchad. Seuls les jeunes enfants, les filles et les femmes auraient été laissés sur place par les ravisseurs. La crainte de voir les prisonniers enrôlés de force de force dans les rangs des combattants islamistes est réelle.
Selon certains des témoignages recueillis, l’intervention d’une force multinationale le 12 août, soit deux jours après l’attaque, composée de soldats nigérians, tchadiens et nigériens, a permis la libération d’une vingtaine de prisonniers, mais l’information n’a pas pu être confirmée. Il est toutefois vrai que le Nigéria, le Niger, le Tchad et le Cameroun, dont les frontières se rejoignent au lac Tchad, secteur où est basée la secte islamiste, ont annoncé le 23 juillet dernier la création d’une force commune pour lutter contre la secte islamiste, considérée comme une menace croissante pour la stabilité de la région. Un système de partage de renseignements entre eux et des mesures de coordination de la sécurité aux frontières sont déjà effectifs.