L’ex-président centrafricain Michel Am-Nondokro Djotodia sort de son silence, dans une interview accordée à un journal béninois et publiée par l’Agence centrafricaine de presse le 04 septembre. Aujourd’hui en exil au Bénin, l’ancien Chef de l’Etat fait de l’accès au pouvoir par des Musulmans l’exigence pour une solution au conflit politique qui ronge la RCA.
Celui qui expliquait, au lendemain de sa prise de pouvoir à Bangui, avoir pris un prénom chrétien de « Michel » pour masquer son identité confessionnelle musulmane afin de ne pas être discriminé dans l’accès à la Fonction publique, déclare que « pour que la paix revienne, il faut qu’il y ait équité. Pour que la paix revienne, il serait souhaitable de remettre encore le pouvoir à l’ex-Séléka. Quitte à l’ex-Séléka de diriger. Il faut bien permettre, une fois en passant, aux musulmans de diriger ».
L’homme politique centrafricain voit sa propre éviction du pouvoir, en janvier dernier, sous la même loupe du fait religieux : « Après 50 ans de gouvernance par les Chrétiens, un Musulman vient au pouvoir, et on en fait un tapage de telle manière que ça a entraîné le chaos ».
Michel Djotodia se présente comme un artisan de paix, l’homme de la situation et un rassembleur. Lui qui se vante que ses forces contrôlent aujourd’hui 60 % du territoire centrafricain, n’hésite pas à agiter le spectre de la partition du pays. « La seconde proposition, c’est qu’il y ait partition. Il y a plusieurs manières de séparer les gens à savoir le fédéralisme et autres. Qu’il y ait partition et qu’on sépare les gens définitivement pour qu’il y ait la paix », ajoute-t-il dans cette interview.
Et le Chef de l’ex-Séléka de conclure : « Si on ne prend pas en compte l’une des solutions proposées, je crois qu’il n’y aura pas la paix ».
De plus en plus revendiquée dans le milieu Séléka, l’évocation de la balkanisation du pays de l’empereur Bokassa fait trembler tous les nationalistes.