Il est possible que l’Etat Islamique (EI), également appelé Daech, et Ansar Beit al-Maqdis, un mouvement terroriste sévissant dans la péninsule égyptienne du Sinaï, aient décidé de se rapprocher. Une éventualité qui inquiète les autorités du Caire.
« Placez des explosifs sur les routes. Attaquez leurs bases, faites irruption à leurs domiciles. Tranchez-leur la tête. Qu’ils ne se sentent nulle part en sécurité » tel est le message qu’un porte-parole de l’EI, Abou Mohammed al Adnadi, a adressé aux combattants d’Ansar Beit al-Maqdis. Ce communiqué, qui fait allusion aux forces de l’ordre égyptiennes, a été diffusé lundi sur internet. De quoi préoccuper les autorités locales, d’autant plus que deux policiers ont péri la veille au Caire lors d’un attentat. En fait, La capitale redoute une possible affiliation entre l’EI et le mouvement terroriste de la péninsule du Sinaï. En effet, les opérations menées par Ansar Beit al-Maqdis se sont remarquablement sophistiquées au cours des derniers mois .Ce groupe a été capable de réaliser une série d’attentats, de voitures kamikazes, ou des attaques ciblées. En outre, il a même abattu un hélicoptère en plein vol.
Dans le passé, Daech a quelque peu inspiré Ansar Beit al-Maqdis.Tout cela ne pouvait qu’interpeller certains spécialistes, qui notent une professionnalisation du mouvement terroriste égyptien. Comme par hasard, cette évolution coïncide avec le retour des djihadistes égyptiens partis combattre en Syrie. En plus, les islamistes du Sinaï ont multiplié, ces derniers temps, les messages d’encouragement envers les « Frères de Syrie et d’Irak », notamment sur les réseaux sociaux.
L’EI et Ansar Beit al-Maqdis convergent aussi dans la violence qui caractérise certaines de leurs actions. A l’instar de leurs collègues de Syrie et d’Irak, les djihadistes égyptiens ont décapité cinq personnes dans le Sinaï depuis le mois dernier.