Alors que le chef d’Etat sortant, Ian Khama, menait sa campagne dans un camp de relocalisation des Bushmens, ces derniers ont manifesté leur ras-le-bol de la politique d’expulsion et des interdictions de chasser érigées contre eux.
Le président sortant, n’est pas prêt d’oublier la manifestation de samedi dernier. En campagne dans un camp de relocalisation des bushmens, population indigène du Botswana, il n’a pu lire les exigences de cette frange de la population. Ce peuple qui vit dans la réserve du Kalahari central depuis de nombreuses générations, ne demande au gouvernement qu’à reconnaître officiellement son droit à chasser pour se nourrir. Mis dans la même balance que les braconniers, ils ont tenu samedi dernier à lever la confusion. Sur les pancartes qu’ils agitaient on pouvait donc lire : « Chasseurs pas braconniers, ou encore, les bushmens sont les meilleurs défenseurs de l’environnement ».
Pour mémoire, le gouvernement de Khama a tenté plusieurs fois d’expulser les bushmens de leur réserve, au prétexte de la conservation. Pourtant, sur le même territoire, une mine de diamant a été ouverte et la fracturation hydraulique y a commencé. L’entrée des bushmens dans la réserve est donc aujourd’hui soumise à l’obtention de permis administratifs restrictifs.
En 2006, un arrêt de la haute cour confirmait pourtant les droits reconnus par les cours d’instance aux bushmens de chasser pour se nourrir. L’ironie de la situation est que ce gouvernement qui interdit la chasse au niveau national, continue de percevoir des safaris 6 000 euros, pour la chasse d’une girafe ou d’un zèbre.Les bushmans continuent malheureusement, contre l’arrêt de la haute cour, d’être arrêtés, battus et emprisonnés lorsqu’ils passent outre l’interdiction administrative.