Dans la nuit de vendredi à samedi, 22 personnes ont été tuées dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) par des rebelles ougandais de l’ADF. Aussitôt, un sentiment de peur s’est installé parmi les populations qui rechignent désormais à faire confiance aux autorités.
Dans la ville de Béni, de nombreuses personnes ont dû déserter leurs maisons, par peur de voir les rebelles de l’ADF (Forces Démocratiques Alliées) surgir et se livrer à de nouveaux massacres.
Dimanche matin, le maire de la ville, Nyonyi Masumbuko, a fait passer un message à la radio : « Je vous assure que toutes les mesures de sécurité sont prises. Restez calmement dans vos maisons, les autorités maîtrisent la situation ». Mais cela n’a pas suffi de dissiper la paranoïa générale qui s’est installée parmi les habitants. Et les rumeurs, bien que non avérées, ne font qu’attiser ce sentiment. Ainsi, Solange Sekera, une mère de famille, a décidé de quitter son quartier avec ses trois enfants, car ayant appris que des tracts annonçant le retour imminent des rebelles ont été jetés dans les rues.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce sentiment de peur n’est pas totalement dénué de fondement. En effet, le gouvernement et l’armée annoncèrent avoir éradiqué les rebelles ougandais. Or, ces dernières semaines, ceux-ci ont réapparu brusquement, tuant sauvagement des dizaines de personnes. Terrorisés, les habitants préfèrent se sauver que de compter sur la protection des autorités. « Les autorités nous ont promis de rétablir l’ordre dans la ville mais nous n’avons pas confiance en elles », a déclaré un habitant de la ville, sous couvert d’anonymat.
Pour rappel, l’ADF est un groupe rebelle opposé au gouvernement ougandais. Sévèrement combattu par les forces nationales et internationales, il continue à sévir aussi bien en Ouganda qu’en RDC.