Les Sud-soudanais qui ont fui la guerre sont exposés aux caprices de la nature et aux angoisses d’une condition de vie intenable. Réfugiés en Ethiopie, ils vivent un véritable calvaire. Pagak, l’un des centres d’accueil aménagés pour eux est débordé par la masse de personnes qui traversent la frontière tous les jours. Leur problème, c’est aussi ces pluies qui inondent de temps en temps le camp. Nyanthial Gatkuoth, une adolescente de 10 ans s’inquiète aujourd’hui de son avenir. « L’école me manque, au Sud-Soudan, j’apprenais l’anglais » a-t-elle déclaré. Elle doit pourtant continuer de vivre sous la tente familiale insalubre, avec sa famille qui vit dans une difficile.
Matthew Binyiri, un employé du Haut-commissariat des réfugiés affirme que « les réfugiés ne peuvent pas accéder aux équipements de type moulins à grains, points d’eau, latrines, parce qu’ils sont inondés ».Malgré que l’ONU leur a pourtant promis un transfert dans des « sites décents ». Mais rien n’est fait à ce jour. Les 13 000 réfugiés éparpillés le long de la frontière soudano-éthiopienne devront encore tenir, avec maigre une ration alimentaire et dépourvus en éléments énergétiques. Entre temps les moustiques, à la faveur des mauvaises conditions d’hygiène génèrent de graves maladies.
Longtemps en conflit avec le Soudan, le Sud Soudan est devenu indépendant le 9 juillet 2011. Depuis lors, un conflit interne paralyse le pays. Entre Riek Machar, l’ancien vice-président et Salva Kiir le chef de l’Etat, rien ne va plus. Le premier aurait tenté un coup d’Etat contre le second. Deux camps s’affrontent donc depuis décembre 2013. Ce conflit a fait actuellement plus d’un million de déplacés, 400 000 réfugiés dans les pays voisins.