Les autorités camerounaises ont annoncé lundi le démantèlement d’un camp d’entraînement du groupe islamiste nigérian Boko Haram sur leur territoire. L’évènement, qui est en soi une première, témoigne un peu plus de l’expansion de la secte islamiste dans la région.
Selon la déclaration du lieutenant-colonel Didier Badjeck, porte-parole des forces armées camerounaises, l’existence de ce camp a été signalée aux autorités samedi par les habitants de la localité de Guirvidig, située à proximité de la frontière avec le Nigéria. L’état-major camerounais a aussitôt ordonné l’envoi du bataillon d’intervention rapide de l’armée qui a lancé une offensive.
Le porte-parole de l’armée camerounaise affirme que l’opération s’est soldée par l’arrestation de 45 instructeurs, qui doivent être transférés dans la capitale camerounaise Yaoundé et la mort de nombreux insurgés islamistes. Le nombre de tués n’a pas pu être déterminé avec plus de précision parce que certains d’entre eux se sont enfuis dans des camions en emportant avec eux les dépouilles de leurs compagnons. De plus, 84 enfants âgés de sept à quinze ans qui suivaient un entraînement dans ce camp et dont la nationalité est encore à déterminer ont été récupérés.
L’offensive de l’armée camerounaise et son bilan n’ont pas été confirmés. Toutefois, le démantèlement d’un camp de Boko Haram sur son territoire est une première pour le pays. Le Cameroun a vu augmenter ces derniers mois les accrochages avec les insurgés en provenance du Nigéria. Pas plus tard que mercredi dernier, l’armée camerounaise a annoncé la mort de 116 activistes dans des affrontements avec ses troupes. D’autres pays voisins tels que le Niger et le Tchad sont également menacés par la secte islamiste.