Lors d’une conférence de presse ce mercredi à Kinshasa, les Nations unies ont demandé à la communauté internationale et au gouvernement congolais de débloquer les fonds nécessaires pour la démobilisation et la réinsertion des anciens rebelles.
«Il faut avoir plus d’argent, parce que sans argent on ne peut pas agir», a déclaré Martin Kobler, le chef dela Mission de l’ONU en RDC « Monusco ». Les autorités du pays ont présenté fin 2013, les grandes lignes d’un troisième programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR3), qui devrait prendre en charge plus de 12.000 miliciens congolais.
Selon Kobler, la Monusco a débloqué six millions de dollars, mais la communauté internationale est un peu réticente à verser plus d’argent tant que la contribution du gouvernement congolais n’est pas claire.
Les 6 millions de dollars de la Monusco correspondent à l’engagement de l’ONU pour l’exercice en cours.
Le coût total du DDR3 a été évalué par les autorités congolaises à 85 millions de dollars. Et L’État a prévu de le financer à hauteur de 40 millions de dollars par tranches de 10 millions sur quatre années. Pour le reste des fonds, le gouvernement compte sur la communauté internationale. Mais au lieu des 10 millions, c’est 1.5 millions de dollars que le gouvernement de la RDC a débloqué pour cette année. Plusieurs bailleurs étrangers comme l’Union européenne et les États-Unis se sont dit prêts à contribuer au désarment et à la réinsertion des rebelles en RDC, mais leurs financements sont toujours attendus. Avant de participer financièrement au DDR3, la communauté internationale avait demandé à Kinshasa des garanties qui lui permette de miser sur la réussite du programme. Son retard dans le décaissement semble démonter son insatisfaction des réponses obtenues.
Depuis plusieurs mois, des milliers d’anciens miliciens congolais qui déposé les armes sont cantonnés dans trois bases militaires et attendent la suite du processus qui, lancé officiellement en mai, et qui accumule des retards.
Selon la Monusco, les anciens rebelles cantonnés à Kotakoli, dans l’extrême nord-ouest du pays ont vandalisé pendant le week-end quelques bâtiments au sein du camp alors que leur démobilisation n’avance pas. Organisés après la deuxième guerre du Congo (1998-2003), les deux premiers DDR n’ont pas mis fin à la violence dans l’est du pays, où sévissent toujours plusieurs dizaines de groupes armés.