Le gouvernement gabonais a ordonné aux forces de sécurité de « procéder à tout moment à l’identification de toute personne portant un voile intégral » après les derniers attentats-suicide ayant frappé l’Afrique centrale, notamment le Tchad, selon le ministre de l’Intérieur.
« Pour des raisons de sécurité, les forces de police ont été instruites de procéder à tout moment à l’identification de toute personne portant un voile intégral sur la voie, les services et espaces publics ainsi que dans les transports en commun », indique le texte, signé du ministre de l’Intérieur Guy Bertrand Mapangou et publié mardi par le quotidien national L’Union.
« Cette mesure qui participe des mesures de sécurité intérieure prises par le gouvernement ne constitue point une entrave aux libertés fondamentales individuelles », ajoute le communiqué.
Cette annonce fait suite aux derniers attentats-suicides des islamistes nigérians de Boko Haram, qui ont frappé le Cameroun et le Tchad, voisins du Nigeria. Le Gabon, qui n’a pas de frontière avec ce pays, n’a jamais été menacé ni touché par le groupe armé nigérian.
Samedi, un kamikaze déguisé en femme et portant un voile intégral s’était fait exploser sur le marché central de N’Djamena, au Tchad, faisant au moins 15 morts. L’attentat a été revendiqué par Boko Haram.
Le Tchad a interdit le port du voile intégral sur l’ensemble de son territoire. Le port du voile intégral n’est pas commun au Gabon, pays d’Afrique centrale où les religions cohabitent pacifiquement et où sont installés de nombreux ressortissants de pays ouest-africains, notamment du Mali, de Mauritanie ou du Burkina Faso, mais aussi du Nigeria et du Cameroun.