Les affrontements se poursuivaient mardi en Libye entre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les gardes des sites pétroliers contrôlés autour du port d’al-Sedra (nord), selon des sources sécuritaires, par le gouvernement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale.
« Les combats continuent entre les Gardes des installations pétrolières et Daech (acronyme arabe de l’EI) avec l’appui de l’aviation », a indiqué le porte-parole des Gardes des installations pétrolières.
« Les affrontements se déroulent dans une zone à 20 km au sud-ouest d’al-Sedra et nous avons perdu sept de nos hommes », a-t-il précisé. Lundi, « des avions de combats ont mené des raids du matin jusqu’à la tombée de la nuit » contre les positions des jihadistes, a indiqué un colonel de l’armée de l’air de la base aérienne de Misrata sous le couvert de l’anonymat.
L’EI mène depuis lundi une offensive contre d’importantes installations pétrolières à al-Sedra et à Ras Lanouf (nord). Le groupe radical sunnite tente depuis plusieurs semaines une percée vers l’est depuis Syrte pour atteindre la zone du « Croissant pétrolier » où sont situés les principaux terminaux pétroliers. La communauté internationale pousse les différentes parties libyennes à s’entendre afin notamment de mieux lutter contre l’EI qui a profité du chaos pour s’implanter en Libye.
Les jihadistes du groupe Etat islamique ont attaqué deux des principaux terminaux d’exportations de pétrole en Libye. Ces installations portuaires ne sont plus en activité depuis des mois, mais elles sont stratégiques pour l’économie libyenne.
L’organisation État islamique s’en prend aux terminaux d’exportation du pétrole libyen situés dans les ports d’al-Sedra et de Ras Lanouf qui ont été la cible de deux attaques des jihadistes ce lundi 4 janvier 2016. Les deux terminaux ont beau être en sommeil depuis des mois, du fait des affrontements entre les deux, voire trois gouvernements libyens (Tobrouk, Tripoli et Benghazi), ils n’en sont pas moins les deux ports pétroliers les plus importants du pays.
Al-Sedra et Ras Lanouf, situés sur le golfe de Syrte, sont les débouchés des principaux oléoducs qui acheminent le pétrole du bassin de Syrte, où se trouvent les plus importants gisements de la Libye, au sud-est du pays. Seule une petite partie de la production de cette région peut être redirigée vers d’autres terminaux plus modestes, comme Tobrouk à l’est.
L’attaque du groupe EI est donc stratégique : à défaut de contrôler des puits de pétrole, les combattants islamistes veulent contrôler les principaux points de départ des exportations.