Dans l’optique de reconstruire une armée régulière pour faire face à la dégradation de la sécurité dans le pays, le Gouvernement Centrafricain a entamé des discussions avec les Nations Unies pour obtenir la levée de l’embargo sur les armes, a confié à la presse locale, le ministre centrafricain de la Défense, Joseph Yakété.
«Un dialogue est entamé avec l’ONU pour lever petit à petit l’embargo qui frappe les forces armées centrafricaines afin de les remettre en selle et d’assurer la défense du territoire. Les armes circulaient partout. Le pays risquait de s’acheminer vers un génocide. C’est ce qui a poussé l’ONU à mettre le pays sous embargo», a déclaré Yakété lors d’un point de presse ce mardi à Bangui.
Imposé en 2013, l’embargo sur les armes avait été prolongé d’un an par le Conseil de sécurité des Nations unies en janvier dernier. Cet officiel centrafricain a également plaidé pour une armée de garnison sur tout le territoire: «Avant, les forces de défense et de sécurité n’avaient leurs bases qu’à Bangui et Bouar (est) (…) mais maintenant, les Faca iront s’installer dans les zones à risques», a-t-il annoncé.
La Centrafrique avait basculé dans le chaos en 2013 après le renversement du président François Bozizé, entraînant une spirale de violences entre la rébellion Séléka à dominante musulmane et les milices chrétiennes anti-Balaka. Redoutant un «génocide» dans ce pays d’environ 4,5 millions d’habitants, la France avait lancé l’opération militaire Sangaris, qui passe désormais le relais à la Minusca. Les troubles ont provoqué l’exil de plus de 300.000 réfugiés au Cameroun et au Tchad, ainsi que 415.000 déplacés internes.