Le procureur de la République tchadienne, près le tribunal de grande instance de N’Djaména, Alghassim Khamis a annoncé en cette fin de semaine, que le dossier sur la disparition ou la mort présumée d’une soixantaine de militaires, au cours de la présidentielle d’avril 2016, est classé et qu’aucune suite ne lui sera accordée, en raison «des faits non établis».
«Pendant le déroulement de l’enquête, toutes les personnes citées comme mortes ou disparues, ont été présentées physiquement à la presse puis au parquet qui a confirmé leur identité et enfin entendues sur procès-verbal régulier par la Direction de la police judiciaire», a affirmé M. Alghassim Khamis. «La preuve de vie de ces militaires supposés morts ou disparus est à présent formellement établie. Par conséquent, au stade actuel de la procédure, l’enquête n’a pu retenir aucun fait pénal quelconque», a-t-il conclu.
Le 18 avril 2016, des candidats à la présidentielle, dont le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, affirmaient qu’une soixantaine de militaires ayant voté contre le président sortant Idriss Déby Itno, auraient été tués ou auraient disparu. Une enquête sera ouverte 48 heures plus tard par le parquet d’instance de N’Djaména, pour faire toute la lumière sur ces allégations.
Selon les précisions de la Direction de la police judiciaire, un certain nombre de personnes, dont des responsables de la société civile, des associations de défense des droits humains, des médias, des responsables militaires, y compris le chef d’état-major général des armées, et les présumées victimes elles-mêmes, leurs proches, ainsi que les députés Saleh Kebzabo et Gali Gatta Ngothé, ont été auditionnés dans le cadre de cette enquête.