Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a décidé de prolonger l’état d’urgence dans le pays pour une nouvelle période de trois mois à compter du jeudi 16 février, a-t-on annoncé de source officielle à Tunis.
«Le chef de l’Etat a décidé, après des consultations avec le chef du gouvernement et le président de l’Assemblée des représentants du peuple, de prolonger l’état d’urgence de trois mois à partir du 16 février », a annoncé ce jeudi, un communiqué de la présidence tunisienne.
Cette prolongation pourrait être la dernière, selon le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, qui a assuré hier, que l’état d’urgence serait «levé définitivement dans trois mois». Mais, prévient-il, «tant que notre situation est liée à la Libye et tant que la Libye n’a pas un gouvernement maîtrisant la situation (…), la menace existe».
La Tunisie partage en effet, une frontière de 500 km avec la Libye, pays en proie au chaos et à des affrontements armés, depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi début 2011, une situation de confusion et d’instabilité qui a largement profité à des groupes terroristes qui sillonnent le pays.
L’état d’urgence avait été décrété pour la première fois, sur tout le territoire tunisien le 24 novembre 2015, après un attentat contre un bus de la sécurité présidentielle en plein Tunis, la capitale du pays. L’attaque, revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), avait fait 12 morts.
L’état d’urgence octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre. Il permet aussi en théorie, l’interdiction de grèves et réunions « de nature à provoquer le désordre » ou encore l’adoption de mesure « pour assurer le contrôle de la presse ».