Dans la dynamique de la consolidation de leur relation bilatérale, très fragile ces derniers temps, l’Egypte et le Soudan ont signé ce jeudi, un accord de non assistance à toute entité opposée à leurs gouvernements respectifs. En clair, Khartoum et le Caire ont convenu de ne pas accueillir ou soutenir de groupes d’opposition hostiles à leur pouvoir.
« Nous ne permettrons à aucun groupe d’opposition égyptien de mener des activités négatives à partir du territoire soudanais », a affirmé hier devant la presse, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour, à l’issue d’une rencontre avec son homologue égyptien, Sameh Choukri. «Il est important (…) d’empêcher les groupes d’opposition de nos deux pays, en particulier les groupes armés, de mener des activités négatives contre chacun de nos pays», a-t-il insisté. La récente décision du Soudan d’imposer des visas d’entrée aux Egyptiens âgés de 18 à 50 ans, s’inscrit dans le cadre de cette nouvelle politique, selon M. Ghandour.
Vision partagée dans le camp égyptien, où l’on estime que «la coopération avec les frères soudanais face aux défis, est d’autant plus importante que les activités terroristes connaissent une montée dans la région et dans le monde».
Pourtant, les relations entre Khartoum et Le Caire étaient tendues ces derniers mois, le président soudanais, Omar el-Béchir menaçant même de porter devant l’ONU, un contentieux territorial avec l’Egypte et l’accusant de soutenir des opposants soudanais.
Les médias égyptiens avaient, pour leur part, accusé plusieurs fois Khartoum de donner refuge à des membres de la confrérie des Frères musulmans, déclarée «groupe terroriste» par le Caire, depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.