Accusé de soutenir le terrorisme, et isolé par ses voisins du Golfe, le Qatar a décidé ce mercredi, de retirer sa force d’observation déployée depuis 2010 entre l’Érythrée et Djibouti, afin d’empêcher l’aggravation du conflit entre les deux voisins africains.
Dans un communiqué en date du 14 juin, le ministère qatari des Affaires étrangères a indiqué que la décision de son Etat avait été notifiée aux gouvernements concernés. Selon Doha, la force qatarie déployée à la frontière Djibouti-Erythrée, dont l’effectif n’a pas été précisé, a œuvré en «médiateur neutre» dans la zone à conflit.
En effet, une vieille dispute territoriale opposant l’Érythrée à Djibouti a donné lieu en 2010 à des combats à la frontière entre ces deux Républiques. Bien qu’une escalade militaire soit aujourd’hui écartée, la tension reste vive entre les deux pays de la région.
Le retrait du Qatar fait suite à une prise de position de l’Érythrée, qui a soutenu l’Arabie saoudite et ses alliés dans le différend qui les oppose au Qatar. Même si Doha n’est pas explicite sur un quelconque lien entre sa décision et la crise actuelle dans le Golfe, il paraît évident, selon des observateurs, que le géant gazier du Golfe joue là, une carte diplomatique.
Accusé de «soutenir le terrorisme», le Qatar fait l’objet depuis quelques semaines déjà, d’une rupture diplomatique avec ses voisins du Golfe, soutenus par des pays d’Afrique, dont l’Egypte et le Sénégal.
Mardi dernier, le Maroc a décidé d’envoyer par voie aérienne, des cargaisons de vivres à Doha, pour permettre aux Qataris de faire face à l’embargo imposé par leurs voisins du Golfe. La veille déjà, le roi Mohammed VI avait proposé ses «bons offices», pour contribuer à la résolution de la crise dans le Golfe et avait ordonné l’envoi d’une aide alimentaire au Qatar.