Le Zimbabwe connait décidément plusieurs revers dans sa marche vers la restauration d’un environnement économique stable. Les représentants des travailleurs du secteur public ont dernièrement rejeté la proposition de hausse de salaire, la qualifiant de modification mineur, trop peu pour subvenir aux besoins du travailleur. Après augmentation, certains fonctionnaires de l’Etat zimbabwéen devraient encore toucher près de 250 dollars US ce qui reste considérablement en dessous du seuil de pauvreté estimé à environ 500 dollars US par mois. Le syndicat des enseignants progressistes du Zimbabwe (PTUZ) et l’association Zimbabwéenne des infirmiers (ZINA) sont catégorique dans leur refus d’une telle augmentation. Raymond Majongwe, le secrétaire général du PTUZ estime que le gouvernement ne prend pas au sérieux les fonctionnaires publics. Celui-ci a déclaré : « nous ne sommes pas heureux du tout. Aucun homme sobre ou fonctionnaire n’accepterait cette augmentation. L’argent est tout simplement trop peu ». Mugove Chipfuruste, président de la ZINA à Harare, a quant à lui exprimé sa déception au regard de la proposition gouvernementale considérant que 350 dollars US reste trop bas comme salaire pour une infirmière. Par ailleurs le gouvernement semble camper sur sa position. Le Ministre des Finances, Mr Tendai Biti, a déclaré au parlement qu’il n’y aurait pas de budget supplémentaire pour répondre aux attentes des fonctionnaires publics faute de source de financement. Ce bras de fer n’arrange en rien la situation économique du pays qui depuis un certain temps semble trouver le chemin de la croissance. La pérennité d’une telle situation conduirait à un blocage de fonctionnement pour certaines activités publiques et perturberait même les recettes prévisionnelles de l’année en cours. Elle ralentirait également la croissance économique et porterait un coup à l’image de la situation des affaires aux Zimbabwe en décourageant les investissements étrangers.