L’état d’urgence en vigueur depuis le 31 décembre 2018 dans plusieurs provinces du Burkina Faso pourrait être prolongé au-delà des douze jours annoncés, selon un projet de loi du gouvernement introduit hier mardi au parlement.
D’après un communiqué officiel, le texte a été préalablement approuvé en conseil des ministres extraordinaire tenu hier mardi, avant d’être envoyé à l’Assemblé nationale, «conformément aux disposition de l’article 2 de la loi du 31 août 1959», qui dispose qu’une prolongation de l’état d’urgence au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par l’Assemblée nationale.
Cette mesure d’exception est en vigueur dans 14 provinces du Burkina Faso depuis le 31 décembre 2018, au moment où le pays est en proie à des attaques djihadistes récurrentes et meurtrières, majoritairement contre les forces de l’ordre et de la défense.
Elle concerne «plusieurs provinces» à l’intérieur de sept régions (sur les 13 que compte le pays), avait indiqué le ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire sur la «situation sécuritaire» dans le pays.
Sont principalement concernées, les régions des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-est, de l’Est, du Nord et du Sahel.
«Ces dispositions (…) ont pour objectif d’assurer avec sérénité et efficacité la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso et de ramener la quiétude au sein des populations», avait justifié le ministre Dandjinou.
L’état d’urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité. Il prévoit une réorganisation opérationnelle de ces forces, pour une meilleure couverture du territoire.
Des instructions avaient également été données pour que des «dispositions sécuritaires particulières» soient prises sur toute l’étendue du territoire burkinabè, comme des perquisitions à domicile, «de jour comme de nuit», et la restriction de certaines libertés fondamentales.