Près de 200 anciens combattants camerounais du groupe jihadiste nigérian Boko Haram sont volontairement rentrés dans leur pays depuis le Nigeria, ont annoncé jeudi, les autorités de Yaoundé.
«Ils ne courent aucun danger, aucun risque, au contraire, tout sera mis en œuvre pour les resocialiser, leur inculquer l’esprit du patriotisme et du civisme», a déclaré le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari.
187 ex-jihadistes originaires du département du Mayo Sava, sont pour la plupart rentrés à pied du Nigeria voisin et se sont rendus aux autorités des villes de Kolofata et Mémé.
Mercredi, ils ont été amenés à la base de la Force mixte multinationale (FMM) mise en place par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger pour lutter contre Boko Haram.
Un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des anciens jihadistes de Boko Haram a été mis en place pour leur permettre de reprendre une vie normale.
Un millier de ces ex-jihadistes sont rentrés au Cameroun depuis un appel en ce sens lancé il y a un an par le président Paul Biya, selon des sources militaires.
La semaine dernière, environ 200 djihadistes, dont des enfants de moins de 15 ans, avaient déjà été conduits au camp de la FMM de Mora.
Après des enquêtes pour tenter de s’assurer qu’ils ont définitivement rompu leurs liens avec Boko Haram, ces ex-jihadistes seront transférés dans la localité de Mowouré, dans l’Extrême-Nord du Cameroun.
Depuis son apparition il y a neuf ans, Boko Haram est actif dans les pays frontaliers du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger et Tchad).
L’insurrection jihadiste de Boko Haram a fait plus de 20.000 morts et de 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Aujourd’hui, le groupe terroriste garde toujours sa capacité de nuisance et il a multiplié tout au long de 2018, ses attaques et attentats-suicides dans plusieurs villes du nord-est du Nigeria.