Une équipe des chercheurs de l’université de Vancouver (Canada) a affirmé dans une récente publication que Madagascar se serait fait berner dans ses récents accords de pêche avec l’Union Européenne. Le nouveau protocole entériné par les parties malgache et européenne encadre les activités de pêche des navires de l’Union Européenne dans les eaux de Madagascar. Il est censé renforcer les mesures de contrôle et de gestion de la pêche des thons afin de garantir leur exploitation durable. Selon l’étude de l’Université canadienne, les quotas de pêche européenne en eaux malgaches ont augmenté de 30% depuis 25 ans. Les sociétés européennes à vocation halieutique pêchent actuellement 13 300 tonnes de thon par an au large des côtes malgaches alors qu’elles n’exploitaient que 10 000 tonnes annuellement en 1986. En revanche, les revenus malgaches dans le secteur de pêche ont sensiblement baissé en tenant compte de l’inflation et de la dévaluation de la monnaie nationale par rapport au dollars US. Par ailleurs, le nouvel accord présage des tarifs très faibles pour le Madagascar. En effet le contrat prévoit l’équivalent de 130 euros pour la tonne de thon qui est revendue à 1800 euros au premier prix du gros sur le marché européen. De ce fait, les chercheurs de l’université de Vancouver pensent que les entreprises européennes sont les plus grandes gagnantes de ces accords de pêche même si l’institution européenne octroie une aide en guise de contrepartie. Face à ces accusations, l’Union Européenne assure que les navires autorisés à pêcher dans les eaux territoriales malgaches sont tenus, conformément à l’accord, de respecter un niveau de capture bien défini. En cas de surexploitation, les entreprises incriminées doivent payer une part additionnelle à la compensation financière prévue.