Le ministère congolais des hydrocarbures concocte une nouvelle recette pour décupler le budget du pays. Ce tour de magie se fera via l’exploitation de ressources pétrolières du pays. Pour le ministre, la République Démocratique du Congo pourrait se hisser au rang des grands producteurs africains vu les potentiels dont il dispose, à savoir plus de 4 milliards de barils de pétrole. Il y a des réserves aux niveaux des lacs Tanganyika, Moero, Upemba et Albert, qui ne sont pas encore exploités. Le représentant gouvernemental a affirmé que l’objectif du pays est de réaliser une croissance sans précédent de sa production. Actuellement celle-ci n’est que de 25000 barils par jour. Le ministère souhaite que dans un avenir proche la production du Congo puisse se stabiliser à 225000 barils par jour, soit environ 10 fois la production actuelle. Kinshasa ambitionne également augmenter la quantité de pétrole raffiné sur son territoire jusqu’à une valeur de 100000 barils par jour. Les autorités du pays lancent donc un appel ouvert aux investisseurs, pour compléter la phase d’exploration et intensifier l’exploitation de cet or noir dont le pays ne voit pas encore la couleur. Cela nécessite des fonds conséquents que le gouvernement n’est pas encore en mesure de débloquer. Rappelons que le pays est en conflits avec certains de ses voisins dont l’Ouganda et l’Angola, pour cause d’exploitation des réserves pétrolières aux niveaux des frontières. Plusieurs observateurs pensent que la meilleure manière de résoudre ces conflits serait d’organiser des mécanismes d’exploitation commune. Miné par des guerres civiles à l’est du pays depuis près de 15 ans, la RDC fait partie des Etats africains disposant de nombreuses ressources minières et pétrolières. Cependant l’inadéquation entre le potentiel et le niveau de vie de sa population reste prononcée. Étendu sur plus de 2,3 millions de km2, avec plus de 70 millions d’habitant et un PIB d’à peine 10,65 milliards de dollars le pays aurait bien besoin d’un nouveau souffle avec une production pétrolière à la hauteur des ses dimensions.
Pour les experts, si Kinshasa marque une pointe d’honneur à sous-évaluer l’apport du secteur minier dans le budget national, il risquerait d’en être de même avec le secteur pétrolier. Aussi pour atteindre sincèrement ses objectifs, le ministre devra d’abord combattre la corruption qui s’est enraciné dans le pays.