Le centre international pour les différends relatifs aux investissements (CIRDI) vient de prendre une décision qui pourrait stopper net l’expropriation des terres appartenant aux étrangers. Selon le ministère de tutelle au Zimbabwe, le gouvernement a renoncé à la saisie des fermes concernées.
La position actuelle du gouvernement reste momentanée et les observateurs s’interrogent sur un possible revirement de Harare. Il s’agit de terres appartenant à 40 fermiers blancs, d’origine néerlandaise. L’affaire avait été portée au CIRDI par les fermiers, protestant contre la saisie de leurs terres. En plus de la restitution des terres, l’organisme international a condamné le gouvernement à payer des dédommagements de près de 12 millions de dollars. Pour inciter Harare à réagir rapidement, un taux d’intérêt de 10% a été fixé pour chaque six mois de retard de payement. Selon le ministre Herbert Murerwa, le gouvernement doit au total près de 25 millions de dollars au groupe de fermiers. Le responsable a également affirmé que le gouvernement avait décidé de régler rapidement ce litige pour éviter d’accroître sa dette. C’est dans le cadre de la reforme agraire lancée par le président Mugabe il y a près de 13 ans, que les autorités zimbabwéennes avaient commencé à saisir les terres agricoles appartenant à des fermiers blancs. L’objectif de la réforme était de redistribuer les terres à des fermiers noirs pour briser le déséquilibre hérité du système colonial. Plus d’une décennie après, les résultats du programme restent très mitigés et les conséquences sont palpables. Bien que le programme ait trouvé crédit auprès des nationalistes, son application a été moins évidente.
Le clientélisme a été à l’origine d’une redistribution inappropriée ayant conduit à une régression considérable du secteur. Plus de 3000 fermes ont été saisies et plusieurs d’entre elles confiées à des proches du pouvoir qui n’ont pas su en prendre soin.