Le Directeur de la Compagnie bissau-guinéenne d’Eau et d’Electricité (EAGB), M. Wasna Papai Danfa, a avoué la semaine dernière devant les médias que le pays est confronté à une grave crise énergétique. Cette situation a déjà duré 3 semaines. Pour reprendre les termes du responsable de l’EAGB, il s’agit d’une crise « sans précédent ». Comme l’a indiqué M. Papai Danfa, elle serait due à une pénurie de carburant chez les opérateurs économiques à l’échelle locale. Par voie de conséquence, cela a eu un impact sur la distribution en eau et en électricité. Devant la durée de cette crise, l’EAGB a commencé même à chercher des solutions hors du territoire national. Ainsi, cette entreprise publique est entrée en contact avec des opérateurs économiques sénégalais. Mais, cette démarche a été retardée suite à des difficultés d’ordre logistique : le transport des citernes de carburant pose problème. En attendant cet approvisionnement, la Guinée-Bissau ne dispose que d’un seul groupe électrogène en marche, les deux autres étant en panne. Cet unique appareil ne génère que 5 MW, le quart des besoins minimaux de la capitale. En effet, 20 MW sont nécessaires pour alimenter la ville de Bissau. Pour ce faire, il faut un volume de 3000 litres d’essence par jour. Tout cela, hormis le reste du territoire national. Actuellement, l’EAGB parvient à produire au grand maximum 6 MW. Cette puissance électrique ne suffit que pour le tiers de la capitale. Selon les explications du patron de la société nationale d’électricité, un minimum de 11 MW est indispensable pour satisfaire les besoins primordiaux de Bissau. Par ailleurs, il faut préciser que les difficultés d’approvisionnement énergétiques ne sont pas que bissau-guinéennes. D’après certaines expertises récentes, l’Afrique dans son entièreté a besoin d’investissements de 600 milliards de dollars pour combler le déficit de la production électrique.