Versé depuis plusieurs années dans une léthargie sur le plan agricole, le gouvernement congolais a décidé de refaire de l’agriculture un des fers de lance de son économie. Le ministère de l’agriculture et du développement rural a annoncé la relance de 2000 plantations abandonnées depuis la zaïrianisation. Parmi les premières plantations, la ferme de la N’sele va bénéficier d’un investissement de 11 millions de dollars, dans le cadre d’un contrat de gestion avec une firme sud-africaine. Le gouvernement congolais veut promouvoir l’agro-industrie, installer des mécanismes de financement pour le secteur et initier une gestion en partenariat public privé (PPP). Les autorités sont convaincues qu’une cohabitation d’une agriculture paysanne de subsistance face à une agriculture industrielle et intensifiée reste possible. Pour le ministre de tutelle l’époque des fermes d’Etat est révolue, le rôle de l’Etat est désormais d’accompagner les producteurs et mettre en place un cadre propice au développement du secteur. Le ministre a ajouté qu’une feuille de route quinquennale a été élaborée pour avancer de manière cohérente et ne pas naviguer à vue. Le premier ministre lui a également confié la mission de lancer un programme d’appui à la campagne agricole de l’année dans l’hémisphère sud du pays, de réhabilitation et d’entretien des routes de desserte agricole ainsi que la finalisation du programme national d’investissement agricole. Pour preuve du regain de l’intérêt pour l’agriculture, le secteur a connu un investissement de 26 millions de dollars pour la campagne lancée depuis plus de 7 mois.
Le pays applique une stratégie de régionalisation pour l’agriculture sur le territoire national. Chaque province a la charge d’élaborer des projets spécifiques en conformité avec la politique nationale. La République Démocratique du Congo possède un fort potentiel agricole avec près de 80 millions de terres arables dont 10% seulement sont exploitées.